Le parc informatique mondial en soutien à la recherche sur le Covid-19

Des centaines de milliers de particuliers et d’entreprises, partout dans le monde, participent à un effort sans précédent de mise en commun de ressources informatiques dans le cadre de la pandémie de Covid-19. L’objectif est d’accélérer la recherche de traitements.

« C’est un remède fantastique contre la sensation d’impuissance qu’on a en ce moment », s’enthouiasme Pedro Valadas, un avocat portugais qui coordonne l’un des plus gros contributeurs, une communauté en ligne de 24’000 fans de PC et de jeux vidéo.

Le projet « Folding@Home », mené par des biologistes informatiques, relie des milliers de machines entre elles pour créer un super ordinateur virtuel. Il est censé être l’ordinateur le plus puissant au monde, avec une vitesse de 40 petaFLOPS, et capable d’effectuer des trillions de calculs chaque seconde, qui doivent permettre de comprendre la structure du virus (lire encadré).

Un projet né il y a vingt ans à Stanford

Le projet est né à l’université de Stanford, dans la Silicon Valley californienne, il y a vingt ans. Il s’agissait à l’époque de mettre en commun des capacités de calcul informatique pour mener des simulations à grande échelle sur les maladies, et notamment sur le processus de « repliement des protéines », qui joue un rôle dans la mortalité de certains pathogènes. « Les simulations nous permettent d’observer comment chaque atome évolue », explique Greg Bowman.

Depuis son lancement, les données des simulations ont servi à écrire 118 articles dans des revues scientifiques, qui correspondent aux résultats expérimentaux.

Méthode déjà appliquée face au virus Ebola

Les chercheurs veulent trouver des sortes de « poches » dans le virus, où des molécules thérapeutiques peuvent s’insérer, pour le désarmer. Greg Bowman a confiance dans cette méthode de conception de médicaments via l’informatique, car elle a déjà permis de trouver une cible dans le virus Ebola, et parce que le Covid-19 a une structure similaire au virus du SARS, qui a fait l’objet de nombreuses études.

« Si nous trouvons qu’une molécule déjà existante peut se loger dans une de ces ‘poches’ (…), nous pourrons aussitôt l’utiliser » pour concevoir un traitement, explique-t-il.

Parmi les molécules existantes envisagées, il cite la chloroquine, traitement contre le paludisme potentiellement efficace dans la lutte contre le nouveau coronavirus.

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